Our gratitude to Nalandabodhi Canada for permission to repost the monthly selection from their new Paramita of the Month series of email posts, featuring inspiring teachings by our kind Nalandabodhi Mitras. This fourth installment in the series focuses on the paramita of joyful diligence, and is offered by Mitra Mark Power. Read on for some great tips on practicing this paramita!
What comes to mind when you think of “Diligence”? For many of us our first thought is probably not, “Oh, how wonderful!” More likely we think of duty and obligation–we set our objectives and move toward their completion. It’s a kind of business mentality. When we bring that mentality to the path of Dharma, sooner or later we become disillusioned and maybe even feel cheated: “I’ve worked so hard and yet my goals seem no closer to being realized…” Why do you think this is?
I think that in part this dilemma arises from some confusion we have about who’s at the helm of this vessel en route to joy. The source of the confusion can be traced to a single letter… “I”. This “I” tends always to place itself at the centre: “I want”, “I need”, “I am” and so on. I’m always in the centre. This is the way we live our lives; it seems natural and universal, and we get the job done. But there’s a glitch. The path of Dharma is about letting go, especially of fixed ideas–and this idea “I” is pretty fixed 😉 As a result we often miss the opportunity for joy.
You can experiment by becoming curious about your experience; first noting how it feels when “I” am at the centre, and then how that changes when you release into mindful gap. Whenever we let go there is a moment of freedom. Then we try to extend that “I want more!” If we become curious about our experience–our impulses and habits; our disappointments; our ecstasy–it takes “I” out of the centre and we can appreciate it as just another aspect of the landscape. This is where joy starts to emerge. When we put curiosity together with energy we start to experience joyful diligence. The following poem by Mary Oliver exploits this possibility:
Mindful
by Mary Oliver
Every day
I see or hear
something
that more or less
kills me
with delight,
that leaves me
like a needle
in the haystack
of light.
It was what I was born for –
to look, to listen,
to lose myself
inside this soft world –
to instruct myself
over and over
in joy,
and acclamation.
Nor am I talking
about the exceptional,
the fearful, the dreadful,
the very extravagant –
but of the ordinary,
the common, the very drab,
the daily presentations.
Oh, good scholar,
I say to myself,
how can you help
but grow wise
with such teachings
as these –
the untrimmable light
of the world,
the ocean’s shine,
the prayers that are made
out of grass?
The poet says: “. . . It was what I was born for
to look, to listen,
to lose myself
inside this soft world –
to instruct myself
over and over
in joy . . .”
What I like so much about these words is that they describe a lack of struggle. Whatever presents itself to our experience becomes an opportunity: “Nor am I talking about the exceptional…” She lets go of control and preconceived notions of beauty. This is also our journey as fledgling bodhisattvas. We cannot all at once let go of our deep habit of holding on, putting ourselves, our “I”, in the center of everything. We can begin to be curious. Then we discover joy–little flashes of possibility–and this energizes our path. Joyful diligence starts small and builds. Then, without our even noticing it, transformation unfolds; the conflict we have with ourselves begins to unravel, and we become genuinely useful to others.
With love,
Mark
_________________________________________________
Que vous vient-il à l’esprit lorsque vous pensez à « effort »? Pour bon nombre d’entre nous, la première pensée ne sera probablement pas « Oh! Quelle merveille! » mais plutôt quelque chose comme « devoir » ou « obligation »; nous nous fixons des objectifs puis nous nous efforçons de les atteindre. C’est un peu une mentalité de gens d’affaires. Lorsque l’on apporte cette mentalité sur la voie du dharma, tôt ou tard, on perd ses illusions; on se sentira peut-être même floué : « J’ai travaillé si dur pour atteindre mes objectifs, mais j’ai l’impression de n’avoir pas du tout progressé… » Pour quelle raison, selon vous?
Je pense que notre dilemme découle en partie de la confusion que nous entretenons à propos de la personne qui est aux commandes du véhicule en route vers la joie. La source de cette confusion peut se résumer à deux lettres : « Je ». Ce « Je » a tendance à se placer au centre : « je veux », « j’ai besoin », « je suis » et ainsi de suite. « Je » est toujours au centre. Voilà la façon dont nous menons nos vies; le « Je » semble naturel et universel, et nous faisons le travail. Toutefois, il y a quelque chose qui cloche. La voie du dharma consiste à lâcher prise, surtout des idées fixes, et cette idée de « Je » est plutôt fixe. 😉 Par conséquent, nous manquons souvent l’occasion de nous réjouir.
Vous pouvez essayer de devenir curieux à propos de ce que vous vivez. Premièrement, remarquez comment vous vous sentez quand c’est le « Je » qui est au centre, puis comment ce sentiment se transforme lorsque vous êtes attentif à la brèche. Chaque fois que nous lâchons prise, il y a un moment de liberté. Puis, nous essayons de faire prolonger ce « J’en veux plus! » Si nous devenons curieux à propos de notre expérience – nos impulsions et nos habitudes, nos déceptions, notre euphorie – nous sortons le « Je » du centre et nous pouvons l’apprécier comme un autre aspect du paysage. C’est là où la joie commence à poindre. Lorsque nous joignons la curiosité et l’énergie, nous commençons à ressentir l’effort joyeux. Voici un poème de Mary Oliver dans lequel l’auteure exploite cette possibilité.
| Mindful by Mary Oliver Every dayI see or hearsomething that more or less
kills me with delight, that leaves me like a needle
in the haystack of light. It was what I was born for – to look, to listen,
to lose myself inside this soft world – to instruct myself over and over in joy, and acclamation. Nor am I talking about the exceptional,
the fearful, the dreadful, the very extravagant – but of the ordinary, the common, the very drab,
the daily presentations. Oh, good scholar, I say to myself, how can you help
but grow wise with such teachings as these – the untrimmable light
of the world, the ocean’s shine, the prayers that are made out of grass? |
Attentive par Mary Oliver Chaque jourje vois ou entendsquelque chose qui plus ou moins
me tue avec enchantement, qui me laisse comme une aiguille
dans la veillotte de la lumière. Voici ce pour quoi je suis née – pour regarder, écouter,
me perdre à l’intérieur de ce monde doux – pour m’instruire sans cesse dans la joie et l’enthousiasme. Je ne parle pas de ce qui est exceptionnel,
épeurant, épouvantable, très extravagant – mais de ce qui est ordinaire, commun, très terne,
les présentations quotidiennes. Oh, valeureuse étudiante, me dis-je, comment peux-tu faire autrement
que de croître en sagesse avec des enseignements comme ceux-là – la lumière insécable
du monde, l’éclat de l’océan, les prières faites d’herbe? |
La poète dit : « …Voici ce pour quoi je suis née –
pour regarder, écouter,
me perdre
à l’intérieur de ce monde doux –
pour m’instruire
sans cesse
dans la joie… »
J’aime beaucoup ce passage parce qu’il décrit l’absence de lutte. Tout ce qui se présente devient une occasion à saisir : « Je ne parle pas de ce qui est exceptionnel… » Elle se défait du contrôle et des idées préconçues au sujet de la beauté. C’est aussi notre chemin à titre de bodhisattvas naissants. Nous ne pouvons pas laisser aller spontanément notre profonde habitude de saisir, de nous mettre nous-mêmes, notre « Je », au centre de tout. Nous pouvons commencer à être curieux. Puis, nous découvrons la joie – des petits éclairs de possibilité – et cela remplit notre chemin d’énergie. Au début, l’effort joyeux se fait petit, mais il augmente. Puis, sans que l’on s’en aperçoive, la transformation se produit; le conflit que nous avions avec nous-mêmes commence à se dissiper; c’est alors que nous devenons vraiment utiles aux autres.
Avec amour,
Mark
Ce mois-ci, nous sommes ravis d’accueillir de nouveau le mitra Mark Power, qui sera des nôtres à la Retraite canadienne qui aura lieu très prochainement
Traduction française par Les Traductions Nalandabodhi, octobre 2013
Coordination pour la traduction des paramitas par Claude Émile Racette



